Votation du 9 février 2014: Votants 57,4%, NON 59,7%, OUI 40,3%

Loi modifiant la loi générale sur les zones de
développement (LGZD) (Pour une utilisation rationnelle du sol) L 1 35-10965) du 16 mai 2013

Analyse des résultats par le comité référendaire:Cliquez ici

 

Commentaires de la ASC sur la votation du 9 février 2014

Loi modifiant la loi générale sur les zones de développement (LGZD) (Pour une utilisation rationnelle du sol) L 1 35-10965) du 16 mai 2013

Une forte mobilisation des citoyens, soit 57,4%, a permis à la loi dite « pour une utilisation rationnelle du sol » qui stipule une densité minimale d’être acceptée par 59,7% (76'047) des électeurs genevois. Il faut cependant relever que le score des initiants est de 40,3% (51'341), ce qui est remarquable si l’on tient compte des facteurs suivants :

1. Le nombre impressionnant de votes blancs sur ce sujet 8,9% (12’430%). Ces votes blancs ont revêtu une grande importance. Leur grand nombre est surprenant et les hésitations des votants nous permettent raisonnablement de penser qu’ils auraient pu être en notre faveur, car lorsque l’opinion est vraiment négative, le vote est tranchant. Les politiques et les promoteurs devraient de ce fait rester raisonnables et ne pas relancer la machine de façon exagérée car gare au retour de manivelle;

2. Les habitants de la zone villas ont majoritairement voté en faveur de la loi. Les arguments de la partie adverse ont fait mouche, à savoir le fait qu’en densifiant les zones de développement et le centre ville, les zones villas ne seraient pas déclassées. Alors que c’est tout le contraire auquel on assiste ;

3. La loi était très complexe et très difficile à expliquer à un profane. L’aspect négatif de cette loi ne sera perçu, hélas, que dans quelques années ;

4. Les moyens financiers engagés du côté des référendaires ne pouvaient pas concurrencer le méga-budget de la partie adverse (politiques et promoteurs, chambre immobilière). Cette disparité écrasante entre les deux parties, citoyens d’un côté et milieux immobiliers de l’autre, permet d’entrevoir que le résultat aurait pu être plus serré si les moyens avaient été équivalents et démontre que la population devient de plus en plus sensible à la problématique de la densité et à la baisse de la qualité de vie qu’elle entraîne ;

5. L’argument « construire pour nos enfants » a comme d’habitude fait mouche alors que la seule démographie genevoise amènerait à une baisse du nombre d’habitants ;

6. Les supports médiatiques étaient tous acquis à la cause de la densification. La Tribune de Genève, notamment, dépendante des ressources publicitaires des milieux immobiliers, ne peut jouer son rôle d’information locale indépendante. Il est frappant de noter que malgré les nombreuses conférences de presse et réunions organisées tant sur le Plan Directeur Cantonal 2030 que sur la densification, elle n’a jugé utile qu’une fois de déléguer un journaliste alors qu’elle laisse une pleine page à la chambre immobilière ;


Nous prenons acte du résultat des votations. Nous resterons néanmoins vigilants ces prochaines années quant aux belles promesses proférées pendant cette campagne. Nous répertorierons tous les déclassements de terres agricoles et de zones villas et nous serons d’autant plus vigilants quant à la densification du quartier des Cherpines.